Traduire du vernaculaire en latin au Moyen Âge et à la Renaissance, études réunies par Françoise Fery-Hue, Paris, École Nationale des Chartes, 2013 (Études et rencontres de l’École des Chartes).
ISBN 978-2-35723-035-4, 342 pp., 32,00 euro pp.
Au Moyen Âge et à la Renaissance, le transfert des idées, des sensibilités et des savoirs s’opère par deux grands moyens, tantôt complémentaires et tantôt en concurrence : d’une part les traductions, d’autre part l’usage d’une langue tendant à l’universalité. Le grand mouvement des traductions médiévales va de l’arabe, du grec ou de l’hébreu vers le latin, et des traductions du latin vers les langues vernaculaires. Il existe cependant un autre aspect – peu exploré à ce jour – de la littérature latine médiévale et renaissante : les traductions latines fondées sur des oeuvres composées directement dans des langues vernaculaires. Sur une période allant de la fin du XIIe à la fin du XVIe siècle, neuf cas relevant de genres littéraires très divers permettent de cerner pour la première fois les questions particulières soulevées par l’étude de ce type de traductions, paradoxales aux yeux de l’historiographie courante et largement méconnues jusqu’ici.
INDICE. Nicole Bériou, Avant-propos. — Françoise Fery-Hue, Introduction. — Beata Spieralska, Entre latin et ancien français : deux versions des sermons de Maurice de Sully. — Laurent Brun, Le Romulus Roberti, traduction latine partielle de l’Ésopede Marie de France. — Patricia Cañizares Ferriz, Traducción, reescritura y cambio de género : del Roman des sept sages de Romea la Historia septem sapientum Romae. — Françoise Fery-Hue, Le Lapidaire du roi Philippeet son prétendu original latin. — Christine Gadrat-Ouerfelli, La « version LA » du récit de Marco Polo : une traduction humaniste ? — Hélène Bellon-Méguelle et Géraldine Châtelain, « Chanter en son latin ». Des Voeux du paonfrançais à leur traduction latine en prose (Vatican, Archivio di San Pietro, E 36). — Frédéric Duval, La traduction latine du Pèlerinage de l’âmede Guillaume de Digulleville par Jean Galopes (1427). — Saverio Campanini, De Leone Ebreo à Leo Hebraeus. Un texte philosophique de la Renaissance et l’impact de sa traduction latine. — Christel Nissille, La traduction comme espace didactique interlinguistique latin / langues vulgaires dans l’enseignement des langues à la fin du Moyen Âge. — Françoise Fery-Hue, Anna Gudayol, Jean-Pierre Rothschild et Fabio Zinelli, En manière de conclusion: quelques orientations pour le travail futur.